Premières impressions de l'observateur

Suite à mes quelques jours d’observation avec principalement une classe de 10°, quelques impressions se dégagent, qui demandent pour certaines à être confirmées. Je m’en vais les partager avec toi cher lecteur

                * j’ai tout d’abord eu le sentiment d’une indiscipline chronique des élèves en cours. Ils me semblent en effet difficiles à concentrer, bavardent beaucoup entre eux, commentent beaucoup le cours, parfois avec une certaine insolence.

En réalité, je me suis peu à peu rendu compte que cela dépendait beaucoup des cours et donc sans doute du professeur. Ainsi, certains cours se passent dans un calme propice au travail, alors que d’autres se muent en salle d’étude bruyante… Par exemple, Raffi découpe la revue sur Berlin qui traînait sur le bureau du professeur d’arts plastiques pour réaliser son œuvre de collage, alors que cette revue ne fait bien sur pas partie de celles que met le professeur à disposition. Ce dernier le prend heureusement avec le sourire…

Et même quand le cours est plutôt agitée, la plupart des élèves travaillent ou participent, certes avec plus ou moins de sérieux, mais tous font quelque chose (à part peut être un ou deux élèves vraiment en retrait)

Je leur ai d’ailleurs fait remarquer, à leur grand amusement, qu’ils m’annonçaient à chaque début d’un nouveau cours avec des trémolos dans la voix que ça allait être très ennuyeux, mais que je les avais surpris maintes fois à prendre du plaisir en cours, comme en témoignait leur participation.

                * La participation justement. Il semble qu’elle soit bien mieux développée que chez nous. En tout cas, il me semble qu’une classe de seconde en France fait preuve d’une léthargie passive un peu plus développée. Peut-être cela tient-il à l’effectif (rappelons que la 10°A est avec ces 20 élèves loin des classes entre trente et quarante élèves de nos lycées) ? Peut-être surtout cela tient-il à un enseignement qui semble beaucoup plus privilégier l’oral. Je n’ai encore vu que peu d’exercices écrits (à part peut être un peu plus en science) et je me pose encore la question de ce que les élèves emportent comme trace écrite de certains cours.

Il s’agit plutôt en général de débattre, de donner son avis, de développer à l’oral ses réponses, et souvent de présenter un travail face à la classe (à cette occasion, on se fait toujours applaudir ; peut-être est-ce là une coutume intéressante à importer…). J’ai par exemple surpris des regards excédés d’élèves qui se faisaient reprendre la parole par le professeur, ou quand celui-ci parlait un peu trop longuement. Le point d’orgue de cette tendance, ce sont les cercles de parole que pratique Herr Krieger, le professeur d’histoire et d’allemand, où ce sont principalement les élèves qui parlent, se questionnent, se répondent et se distribuent la parole.

                * Une autre impression solide, c’est celle d’une utilisation chronique de la vidéo. Films, téléfilms, documentaires, courtes vidéo tirées d’Internet… Peut-être était-ce là une simple manifestation de l’approche des vacances ? En tout cas, peu de vidéos diffusées ont donné lieu à un vrai travail. Pour la plupart, il s’est limité à une discussion dialoguée après le visionnage, si tout simplement il y en avait une. On verra à la rentrée si cela se confirme…

                * De manière générale, les élèves semblent beaucoup plus en situation d’autonomie que chez nous. Il n’est pas rare que le professeur les quitte un instant après avoir lancé un travail de préparation, pour aller voir un groupe occupant une toute autre salle…

De même, si une sortie est organisée, les élèves s’y rendent par leur propre moyen pour l’heure indiquée. Pour une sortie un peu plus importante, ils devaient même organiser par groupe leur propre gîte et couvert !

C’est d’ailleurs une des choses qui les a beaucoup frappé au visionnage d’un documentaire sur une journée type dans un collège et lycée français (encore une vidéo…). Ils n’en revenaient pas des multiples contrôles administratifs auxquels devaient se soumettre un élève français dans une journée (retard, appel, infirmerie etc.…) et le documentaire leur expliquait que c’était une histoire de responsabilité de l’établissement. Frau Kayen expliquait ainsi le mal qu’elle avait eu lors d’un échange scolaire en France, à organiser une visite de la ville par petits groupes autonomes de trois ou quatre, devant l’opposition des parents français…

                * Le travail en groupe justement semble être la règle. Tous les cours que j’ai vu, sauf peut-être le cours d’allemand (car la lecture est un plaisir solitaire comme tu le sais cher lecteur), comportait une phase de travail en groupe, quand ils n’étaient pas tout simplement une séance entière de travail en groupe.

 

Voilà quelques impressions. Elles méritent d’être affinées, notamment en me documentant sur l’arrière plan des cours (les instructions officielles, la question des compétences etc…). C’est un travail que je suis en train de faire, cher lecteur, et tu seras comme il se doit tenu au courant.

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