De quelques matières qu'ils ont et nous non (4)

Les sciences sociales (Sozialkunde)

La Sozialkunde, cher lecteur, à la différence de la religion, n’est pas garantie constitutionnellement. Aussi est-elle destinée à disparaître dans le cadre des réformes du système scolaire en cours. Tout le monde n’a pas la chance d’être protégé par la loi fondamentale…

Cet article n’est donc que le reflet du pâle éclat de ses derniers feux, si tu m’accordes un peu de piètre lyrisme cher lecteur.

Comme son nom l’indique, la Sozialkunde traite de questions sociales. Il s’agit pour résumer de mieux connaître la société et son fonctionnement, tu t’en serais douté.

Pour cela, on traite de thèmes comme la société civile, la mondialisation, l’éducation, la santé, la culture…

Mais peut-être encore plus intéressant, car aspect plutôt absent de nos programmes, la Sozialkunde fait aussi office d’initiation à la philosophie politique, avec l’étude des différentes formes de système politique et de quelques grands penseurs (Locke, Rousseau, Montesquieu, Machiavel…).

Ainsi, les 10°A ont en début d’année participé à un jeu de rôle pendant 8 séances (donc 12 heures environ). Le jeu se nommait « jeu de l’île ». Des groupes de 5/6 élèves devaient s’imaginer échoués sur une île déserte et mettre au point des règles de prise de décision viables pour pouvoir vivre en communauté et survivre en exploitant leur île. Il s’agissait donc de mettre un point un système politique basique, de même que les rudiments d’un système économique. Certaines de ses îles comportaient en plus le défi d’avoir des voisins avec lesquels il fallait composer. Il s'agissait d'expérimenter la philosophie politique et l'état de nature par soi même avant de passer à l'étude plus théorique de Rousseau et autres Hobbes...

Voilà qui sonne plutôt intéressant, ne trouves-tu pas cher lecteur ? Et d’après toi, quels types de régimes sont sortis de l’expérience ?

Le professeur de Sozialkunde m’a affirmé que dans la 10°A, la majorité des îles avaient sombré rapidement dans l’anarchie. Seuls deux groupes ont fait émerger un semblant de système démocratique, ou tout du moins des mécanismes de décision collective.

Avec une autre classe participant au projet cependant, chez un collègue, plusieurs régimes autoritaires sont apparus, avec pouvoir arbitraire d’un leader charismatique !

Voilà qui rappelle quelque peu la trame du film Die Welle… Souviens toi cher lecteur, ce fut l’un de mes premiers articles (mais si, là !). Finalement, la représentation du système scolaire n’était pas si éloignée de la réalité.

D’ailleurs, tous les élèves de 10° sont allés le voir avec la Staudingerschule, dans le cadre du cours de Sozialkunde bien sûr…