De la vélo-cité fribourgeoise

Non cher lecteur, ce titre n’est pas seulement un calembour insipide, il reflète aussi la réalité de la ville. A Fribourg, c’est une autre philosophie du déplacement qui règne que celle que l’on connait habituellement dans les grandes villes (t’ai-je dit cher lecteur que Fribourg compte plus de 215 000 habitants ?).

En effet, et le fait est connu, à Fribourg, il existe environ 400 kilomètres de voies cyclables. Figure-toi que c’est à peu près la même longueur que le réseau cyclable de… Paris ! A Fribourg, on considère en général que la circulation des vélos représente environ un tiers des déplacements. Reste un tiers pour les transports en commun et enfin un tiers pour l’automobile. Je peine à trouver une source fiable pour ce chiffre et il semble trop « harmonieux » pour être une image exacte de la réalité. Néanmoins, on ne peut qu’être frappé par le nombre de vélos en circulation partout dans la ville. On peut aussi saisir la chose avec les parcs à vélos bien remplis du centre-ville, de l’IUFM local, ou de la Staudingerschule…

Cette culture cycliste s’étend même aux handicapés. A Fribourg, plusieurs boutiques se sont spécialisées dans la fourniture de vélos leur étant destinés. Il peut s’agir par exemple, pour les plus classiques, de vélo où l’on pédale avec les bras.





On croise aussi des engins bizarres, comme cette sorte de voiture-vélo aperçue sur le parking de l’auberge de jeunesse.

Est-ce que c’est pratique ? Je n’ai malheureusement pas croisé son propriétaire, ni vu la chose en action…















De façon, moins spectaculaire, même les familles peuvent se déplacer en vélo ou faire leurs courses, grâce à de nombreux modèles de « remorques » tirées par des géniteurs sportifs.

En fait, la politique d’aménagement de la ville a été assez offensive avec les voitures. La plupart de la ville, hormis les grands axes, est limitée à 30 km/h. Ne t’étonne donc pas cher lecteur, si tu vois des enfants jouer dans la rue sans surveillance visible de leurs parents. Ces derniers sont tranquilles parce que les voitures roulent au pas, et sont averties de toute façon par ce panneau qu’on retrouve souvent.



L’hypercentre, la « vieille » ville, est interdit aux automobiles dans un rayon de 600 mètres, destiné à être prochainement élargi. Il n’est donc traversé que par les tramways et bien sûr les cyclistes. Certains quartiers, notamment les lotissements « écologiques » de Vauban (bientôt un lien ici), sont aussi presque entièrement piétons, traversés seulement par un axe routier modeste, qui est en général une impasse. D’autre part, la politique de stationnement est assez stricte, tarifs élevés et valables jusqu’à 22heures, même s’il reste encore des zones de la ville au stationnement gratuit, ou bizarrement on trouve quand même des places…

Le tramway, qui existe depuis 1901 (mais même avant ça il existait semble-t-il un système de tram-cheval !), est bien sûr reconnu pour sa faible pollution, puisqu’il ne consomme que de l’électricité. Si l’on considère de plus que la région de Fribourg fait de gros efforts pour produire son électricité par des procédés durables et renouvelables (bientôt un lien ici), il en devient d’autant moins nuisible…

Tout ceci explique sans doute pour une part l’atmosphère agréable qui règne à Fribourg. Mais je parle ici, cher lecteur, au sens propre comme au sens figuré.


Si tu te promènes dans le centre, tu peux tomber sur de tels compteurs, qui t’informeront sur les choses horribles que tu respires. Tu te rendras compte par exemple que ce jour là, à ce moment là, à cet endroit là (près du théâtre municipal), tu ne respirais aucune particule de diesel (Feinstaub) et aucun monoxyde de carbone (pour le reste, il me faudrait l’aide d’un chimiste pour comprendre quelque chose,je veux dire les niveaux que cela représente). Et tu seras content, tout comme moi…

 

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